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PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ET ENDOMÉTRIOSE

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Les perturbateurs endocriniens influent négativement sur les douleurs d’endométriose.

 

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Vous avez surement déjà entendu parler des « perturbateurs endocriniens » ? En tant qu’ostéopathe spécialisée, j’ai conscience de l’importance de ces perturbateurs dans le développement de la maladie et de ses répercussions sur le niveau d’inflammation et donc sur les douleurs. Expliquons déjà ce que sont ces perturbateurs endocriniens : ce sont des substances chimiques, créées par l’Homme, qui se retrouvent dans notre environnement et qui sont capables d’interférer avec le fonctionnement normal de notre système endocrinien. Ce dernier est responsable de la régulation des hormones de notre corps. Les perturbateurs endocriniens peuvent bloquer, imiter ou altérer l’action des hormones naturelles ce qui peut entraîner de graves problèmes de santé de manière général y compris dans le cas de l’endométriose.

L’endométriose est une maladie chronique et inflammatoire dans laquelle le tissu qui tapisse la paroi interne de l’utérus, appelé endomètre, se développe anormalement en dehors de la cavité de l’utérus principalement sur les organes du pelvis comme les ovaires, les trompes de Fallope, le péritoine (qui est le revêtement des organes de la cavité abdominale) mais peut s’étendre encore à d’autres organes comme la vessie, le côlon, le rectum… Cette maladie est hormono-dépendante en particulier les œstrogènes qui jouent un rôle clé dans son développement et son aggravation.

 

Perturbateurs endocriniens et endométriose : une association douloureuse.

 

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Voici pourquoi les perturbateurs endocriniens peuvent augmenter les symptômes douloureux chez les femmes atteintes d’endométriose :

  • En altérant la fonction hormonale : ces perturbateurs perturbent l’équilibre hormonal en interférant avec la libération, la production, le transport, le métabolisme ou encore l’élimination des hormones. Ceci peut donc entraîner des variations hormonales anormales qui sont associées à l’inflammation et à la douleur dans l’endométriose.
  • En augmentant la production d’œstrogènes : ces perturbateurs endocriniens peuvent, pour certains, stimuler une production excessive d’œstrogènes dans l’ensemble du corps et de ce fait, favoriser la prolifération anormale des tissus de l’endomètre implantés en dehors de la cavité utérine et donc aggraver l’inflammation de cet endomètre.
  • En activant des récepteurs aux œstrogènes : certains perturbateurs endocriniens peuvent se fixer aux récepteurs des œstrogènes présents dans les cellules ce qui provoquerait une action inappropriée de ces récepteurs et augmenterait la prolifération des cellules endométriales et augmenterait aussi l’inflammation et donc les douleurs d’endométriose.

Attention, les perturbateurs ne sont pas la seule origine de la maladie d’endométriose. C’est une maladie multifactorielle et donc la génétique, le stress chronique, l’altération du système immunitaire et encore d’autres facteurs environnementaux peuvent contribuer à l’apparition et au développement de cette maladie.

 

Quelles sont les substances les plus fréquentes dans notre quotidien et comment les éviter.

 

Je vais vous citer quelques exemples des perturbateurs endocriniens les plus courants que l’on peut retrouver dans notre quotidien pour que vous tentiez de les limiter :

  • Les phtalates : ce sont des produits utilisés pour assouplir les jouets en plastique, les jouets d’enfants, les cosmétiques, les produits d’hygiènes, les revêtements pharmaceutiques…
    Les phtalates peuvent venir perturber le système hormonal et sont souvent associés à des troubles de la fertilité et de procréations notamment chez les femmes.
  • Le bisphénol A (=BPA) : c’est une substance chimique utilisée dans la fabrication de composants plastiques, des canettes de boisson, des boites de conserves, des récipients alimentaires, des bouteilles en plastiques. Le BPA mime l’action des œstrogènes dans le corps.
  • Les produits chimiques ignifuges bromés (=PBDE) : sont largement utilisés dans les meubles, les matelas, les rideaux, les tapis, les produits électriques, ou tout autre produit pour retarder la propagation du feu. Ils peuvent interagir avec le système endocrinien et donc être associé à des troubles de la fertilité ou de développement neurologique et aussi de déséquilibres hormonaux.
  • Les hormones de croissance animale : certaines hormones comme l’estradiol sont utilisées dans l’élevage intensif de bétail pour accélérer leur croissance. Du coup ces hormones se retrouvent dans ce que nous mangeons notamment dans les produits laitiers et la viande.
  • Les produits chimiques dans les « produits beauté » comme les crèmes hydratantes, les produits pour les cheveux, les parfums, certains cosmétiques, certains dentifrices… sont également des perturbateurs endocriniens, ils peuvent contenir des parabènes, des phtalates, des sulfates et des éthers de glycol.
  • Les pesticides sont largement utilisés dans l’agriculture pour limiter les ravageurs et les mauvaises herbes, mais elles ont un effet très néfaste sur notre santé hormonale : sont présents dans les fruits et légumes, donc il est important de bien les laver et de les consommer de saison par exemple.
  • Les produits chimiques perfluorés (=PFC) : ils se retrouvent dans les textiles imperméables, les revêtements des emballages alimentaires, des revêtements antiadhésifs… Ils perturbent les systèmes hormonaux et sont liés à des problèmes de la thyroïde et de fertilité.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, il existe encore d’autres perturbateurs endocriniens.
Nous devons prendre des mesures pour réduire l’exposition à ces substances en optant au maximum pour des produits biologiques par exemple, éviter les plastiques alimentaires et privilégier la conservation et/ou le chauffage des aliments dans du verre…

Alors mon meilleur conseil en tant qu’ostéopathe spécialiste de l’endométriose est de prendre en compte ces perturbateurs endocriniens et qu’il faut surtout veiller à ne pas les accumuler en limitant ainsi l’effet « cocktail » de toutes ces substances nocives pour la fertilité mais aussi pour votre équilibre immunitaire et donc diminuer votre inflammation et vos douleurs d’endométriose.

F.A.Q.

Oui, effectivement ces perturbateurs endocriniens ont aussi une action délétère pour la fertilité féminine et masculine. Il est donc important de les identifier pour les diminuer au quotidien.

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